Un peu des couleurs sahéliennes sur les quais parisiens. Le lycée Saint Exupéry, LE Saint -Ex, se trouve à Paris, sous les ors de l’Académie Française, quai Conti, pour retirer le prix de latin attribué à Sira Ouedraogo de 2°3 par un prestigieux jury d’académiciens, « immortels », ou presque, présidé par Madame Monique Trédé, référence en matière de littérature grecque, Nicolas Grimal, anthropologue et un mythe vivant, Madame Hélène Carrère d’Encausse qu’on ne présente plus.
Le journal intime de Jules César dans lequel il avoue avoir modifié la réalité à son avantage dans la « Guerre des Gaules », a séduit par, je cite Monique Trédé : « son subtil dosage d’humour et d’érudition, d’originalité et de culture et je dois dire que nombreux sont les membres du jury à avoir été captivés par ces confidences fictives. ».
Beau symbole que ce prix au terme de cette année difficile qui prouve que le distanciel n’interdit ni l’excellence ni le travail approfondi. Ceux qui en doutaient seront pleinement rassurés… Nos élèves ne demandent qu’à s’engager, à se frotter à l’exigence et à donner de leur temps pour le plaisir de la littérature antique.
Nathalie Faure, représentante des projets culturels de l’AEFE s’est rendue sur place pour représenter l’agence à mes côtés et à ceux du père de l’élève, Monsieur Mickailou OUEDRAOGO et prouver que l’A E F E accompagne les projets d’excellence.
Le lieu est magnifique, on passe dans un petit salon plus intime où chaque lauréat, 5 de prépas, 5 de lycée (nous sommes 2èmes) retire son prix avec un commentaire personnalisé et humoristique de Madame Trédé. C’est à la fois solennel et convivial.
Le prix de Sira est très applaudi et les collègues de Lettres Classiques ravis qu’un lycée d’Afrique de l’Ouest soit présent en ce lieu aux côtés des grands établissements de prépas.
Au-delà du rayonnement de Saint- Ex, c’est un encouragement pour tous les latinistes de l’étranger et tous les lycées en général.
Petit aparté ensuite avec Madame Hélène Carrère d’Encausse, grande dame, Secrétaire Perpétuelle de l’Académie Française, accessible et souriante et toujours beaucoup de plaisir à retrouver le médiéviste de renom Michel Zink, très sobre , qui ne porte pas aujourd’hui sa grande tenue aux palmes dorées, à la grande déception des élèves de Première.
On parle de littérature grecque et latine, mais aussi de travail, d’exigence, de rigueur et ça fait beaucoup de bien. Monique Trédé conclut en faisant le point avec son franc parler habituel et sans démagogie sur l’enseignement du français en France.
Bref, cérémonie pleinement réussie clôturée par un sublime buffet. Clin d’œil volontaire ou non pour un prix littéraire : le traiteur s’appelle Rousseau… !
Merci à tous, à Olivier Brochet, à l’équipe de Direction de Saint-Ex et à celle qui m’a poussée à ne pas renoncer, pour avoir permis de conclure cette belle aventure, faire vivre les Lettres Classiques en partageant le goût de l’écriture et de l’Antiquité, et toucher à la rive du quai Conti aux termes d’une odyssée presqu’aussi tumultueuse que celle d’Ulysse.
